L’association a participé par un hommage à Suzanne Noël aux cérémonies du 11 novembre à Laon en présence de Monsieur le Préfet de l’Aisne et du maire de la Ville de LAON.
Vous pouvez retrouver le texte du discours, qui a été lu par le président de l’association à cette occasion, consacré aux engagements de Suzanne Noël dans la Grande Guerre :
Le 11 novembre 1954, il y a soixante-neuf ans, une grande Laonnoise nous quittait. Pionnière en médecine et en droit des femmes, elle se nommait Suzanne Noël.
Suzanne Blanche Marguerite Gros était née à Laon le 19 janvier 1878. Elle devait prendre le nom de Noel sous lequel elle est connue par son second mariage avec le docteur André Noël. Elle fait partie de cette génération qui vécut la Grande Guerre, et ce long conflit a tout particulièrement marqué son destin.
Un destin singulier, pour la première femme chirurgienne en France, qui décide sur le tard bien après son mariage de reprendre ses études pour devenir médecin. Nommée externe des hôpitaux de Paris en 1908, elle poursuit encore ses études lorsque la guerre éclate en 1914. Suzanne Noel est alors autorisée à exercer la médecine sans avoir pu soutenir sa thèse de doctorat, comme tous les internes alors. Ayant développé une curiosité particulière pour le domaine émergeant de la chirurgie esthétique, elle va mettre à contribution les techniques qu’elle invente pour les blessés de la Face, que l’on appellera plus tard Gueules cassées.
Mais son activité ne se limite pas à la chirurgie : courageuse et énergique, elle va porter secours aux blessés sur le front avant leur transport, et dans les hôpitaux de l’Avant. Elle s’implique tout spécifiquement dans les régions de Braine, Fismes et Soissons pendant les batailles de l’Aisne.
Durant cette période difficile, elle va également s’inquiéter du sort des populations civiles, qui voient leurs régions dévastées, et sont déplacés en tant que réfugiés. Durant toute la Guerre, elle prête secours à de nombreuses œuvres telle que l’association des réfugiés de l’Aisne.
Le conflit bouleverse également sa vie personnelle, car elle perd son premier époux Henry Pertat, intoxiqué par des gaz de guerre, en 1918. C’est également à la fin de guerre et au cours des années folles que s‘affirme son engagement féministe, accompagnant un grand mouvement de revendication pour le droit de vote des femmes, le droit au travail et la fin des discriminations professionnelles. Cette dernière question la touche particulièrement puisqu’elle a dû elle-même s’imposer dans un univers exclusivement masculin, où la femme reste alors cantonnée au rôle d’infirmière.
Femme au courage inflexible, il semblait important à l’association qui porte son nom d’évoquer son destin exceptionnel en ce jour du Souvenir, et de l’associer à ceux qu’elle aura soutenu et aidé. En mai 1921, pour ses nombreuses contributions aux efforts de guerre, le président de la République lui conféra la Médaille d’Argent de la Reconnaissance Française. Elle fut également nommée Chevalier de la Légion d’Honneur en février 1928.
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