Rien ne prédestine Suzanne, Blanche, Marguerite Gros à devenir une pionnière de la chirurgie quand elle naît le 19 janvier 1878 à Laon dans une famille de la petite bourgeoisie. Ayant reçu l’éducation relativement sommaire qui est alors réservée aux filles, elle devra, assez paradoxalement, sa carrière à son premier mariage, à Laon en 1897, très jeune, avec le docteur Henry Pertat (1869-1918), médecin dermatologue. C’est lui qui l’encourage dans sa volonté à reprendre ses études, pour obtenir d’abord son baccalauréat en 1903 puis à commencer des études à la faculté de médecine de Paris en 1905.
Après concours, en 1908, Suzanne Pertat est nommée Externe des Hôpitaux de Paris. Elle y fait une rencontre déterminante en la personne du docteur Hippolyte Morestin (1869-1919). Professeur agrégé d’anatomie à la Faculté de médecine de Paris, le docteur Morestin est un des premiers spécialistes de la chirurgie réparatrice, et Suzanne Pertat assiste à ses opérations. Cette discipline nouvelle nécessitant une connaissance approfondie de l’anatomie humaine ainsi qu’une grande dextérité manuelle la fascine, et elle décide de s’y investir.
Pour cela elle va intégrer en 1911 un stage d’externat à l’hôpital Saint Louis, dans le service de dermatologie du Professeur Louis Brocq (1856-1928), considéré comme l’un des fondateurs de l’école moderne de dermatologie en France et qui deviendra son mentor.
C’est dans son service qu’elle réalisera ses premiers gestes en tant que chirurgienne esthétique tout en acquérant de solides bases de dermatologie qui lui seront utiles par la suite. Sa patiente la plus célèbre alors est sans doute Sarah Bernhardt (1844-1923) sur laquelle elle reprend un lifting commencé aux États-Unis.
Elle poursuit ses études parallèlement et finit quatrième sur 67 au concours de l’Internat, après avoir obtenu la meilleure note à l’écrit. En 1913, elle est nommée Interne des hôpitaux de Paris.
{en cours de rédaction}